Quels sont les enjeux de la réforme du deuxième cycle d'études médicales et des ECN ? Quelles sont les nouvelles modalités du deuxième cycle d'études médicales ? Quelles sont les nouvelles épreuves aux ECN et les nouveaux attendus ?
La réforme du 2e cycle repose sur l'approche par compétences et permettra la mise en place d'un curriculum basé sur une approche par compétences, comme c'est déjà le cas dans la quasi-totalité des autres filières de la santé. Une telle approche vise avant tout à aider les étudiants à agir efficacement en milieu professionnel. — Arrêté du 2 septembre 2020 fixant la réforme des ECNi
L'un des enjeux majeurs de cette réforme est de professionnaliser les externes en médecine et surtout, de valoriser les compétences professionnelles acquises au cours de leurs études et de leurs stages. En effet, la version actuelle des ECNi sanctionne presque exclusivement les connaissances des candidats relatives aux items du référentiel, et ce, sans valoriser leurs compétences professionnelles et leurs expériences cliniques. Cela entraîne bien souvent un bachotage intensif au détriment de la pratique.
Actuellement, seuls 15 % des externes savent dans quelle spécialité ils souhaitent exercer au moment où ils passent les ECNi. C'est pourquoi la 6ème année deviendra une année d'orientation professionnelle. Durant cette année, la part d'acquisition des connaissances théoriques sera réduite afin de laisser le temps aux étudiants de mûrir leur projet.
La refonte du deuxième cycle d'études médicales, entraînée par la réforme des Épreuves Classantes Nationales, bouleverse l'organisation des trois années d'études de l'externat.
Désormais, les connaissances des candidats à l'internat ne seront plus évaluées en fin de 6ème année (DFASM3 ou D4), comme c'était le cas jusque-là, mais avant la fin octobre de cette même année. Cela signifie donc que les étudiants n'auront plus que deux ans pour apprendre et réviser les connaissances relatives aux items du référentiel, au cours de leur DFASM1 et 2.
La DFASM3 sera désormais une année d'orientation professionnelle. Pendant cette année, les étudiants seront amenés à réfléchir à leurs choix de spécialités, et devront s'entraîner à réaliser les examens cliniques objectifs et structurés (ECOS). Ceux-ci viendront sanctionner le volet compétences de leur formation au printemps de cette même année.
Le choix de la spécialité ne dépendra plus d'un classement aux épreuves nationales mais d'une procédure de matching qui repose sur 3 piliers :
Une nouvelle hiérarchie des connaissances à maîtriser est divisée en 3 catégories.
Les connaissances exigibles pour le passage à l'internat seront évaluées en début de 6ème année (DFASM3), au mois d'octobre.
Les épreuves prendront les formes suivantes :
Les épreuves se dérouleront donc sur 4 demi-journées et 3 jours.
La nouvelle docimologie sera en vigueur pour les 3 épreuves de 3 heures. Toutes les questions seront ainsi rassemblées sous 3 formats :
Les Tests de Concordance de Script (TCS) entreront quant à eux en vigueur à partir des EDN 2024.
Au sein de ces mini-DP, KFP ou à travers les QI, les étudiants seront confrontés à différents types de questions :
La répartition des points pour les EDN est la suivante : les questions de rang A des 3 épreuves de connaissances de 3 heures ne sont pas pondérées, mais celles de rang B le sont. Par ailleurs, chaque question de LCA est pondérée double (ce qui représente de 26 à 34 questions).
L'épreuve de LCA représente donc désormais un pourcentage variable de la note finale (entre 13 et 21 % environ), en fonction du nombre de questions dans chaque épreuve.
Lors du concours, seront également évaluées et notées les compétences cliniques des externes. L'objectif est de valoriser l'expérience clinique des étudiants. En effet, les stages ne sont presque pas pris en compte dans la version actuelle des ECNi.
Cette valorisation des compétences fera l'objet d'épreuves à part entière au printemps de la 6ème année (DFASM3 ou D4).
La note minimale exigée est de 10/20 pour valider, en sachant qu'il n'y aura pas de rattrapage.
Les Examens Clinique Objectifs & Structurés (ECOS) prendront la forme d'ateliers cliniques (des "stations"). Il y aura 2 sessions de 5 stations, chacune d'une durée d'environ 8 minutes. Pour chaque mise en situations, les étudiants seront amenés à réagir à partir d'une situation de départ. Contrairement aux épreuves de connaissances dont la correction est informatisée, ces épreuves seront évaluées par deux examinateurs, avec examinateurs par station, donc un extérieur à l'université de l'étudiant.
Ces ECOS "sont destinés à vérifier les compétences acquises par les étudiants et notamment leur capacité à développer un raisonnement clinique et à résoudre des problèmes. Le jury de ces examens est pluridisciplinaire. Les étudiants reçoivent une préparation à ces examens cliniques pendant l’ensemble de la durée du deuxième cycle." (Source : Arrêté du 2 septembre 2020 fixant la réforme des ECNi).
Dans l'objectif de valoriser les expériences de l'étudiant en médecine et la construction de son identité de médecin, les curriculum vitae des candidats seront étudiés et sanctionnés. Seront particulièrement scrutés : les expériences professionnelles des étudiants, les stages à l'étranger, les double-diplômes, les masters de recherche, le niveau de langue ou encore les engagements associatifs.