La réforme des ECN

Quels sont les enjeux de la réforme du deuxième cycle d'études médicales et des ECN ? Quelles sont les nouvelles modalités du deuxième cycle d'études médicales ? Quelles sont les nouvelles épreuves aux ECN et les nouveaux attendus ?

Important : la réforme de 2023 a supprimé les ECN, qui ont été remplacés par les EDN et les ECOS. Veuillez vous référer aux informations sur les EDN-ECOS pour avoir des informations actualisées sur les épreuves du concours de l'internat. En savoir plus

Les enjeux de la réforme du deuxième cycle d'études médicales et des ECN (R2C)

La valorisation des expériences cliniques de l'externe

L'un des enjeux majeurs de cette réforme était de professionnaliser les externes en médecine et surtout, de valoriser les compétences professionnelles acquises au cours de leurs études et de leurs stages. En effet, l'ancienne version du concours, des ECNi, sanctionnait presque exclusivement les connaissances des candidats relatives aux items du référentiel, et ce, sans valoriser leurs compétences professionnelles et leurs expériences cliniques. Cela entraînait bien souvent un bachotage intensif au détriment de la pratique.

Mieux accompagner les externes vers leur choix de spécialité

A l'époque, seuls 15 % des externes savaient dans quelle spécialité ils souhaitent exercer au moment où ils passaient les ECNi. C'est pourquoi la 6ème année est devenue une année d'orientation professionnelle. Durant cette année, la part d'acquisition des connaissances théoriques est réduite afin de laisser le temps aux étudiants de mûrir leur projet.

Les nouvelles modalités du deuxième cycle d'études médicales

La refonte du deuxième cycle d'études médicales, entraînée par la réforme des Épreuves Classantes Nationales, a bouleversé l'organisation des trois années d'études de l'externat.

Depuis la réforme, les connaissances des candidats à l'internat ne sont plus évaluées en fin de 6ème année (DFASM3 ou D4), comme c'était le cas jusque-là, mais avant la fin octobre de cette même année. Cela signifie donc que les étudiants n'ont plus que deux ans pour apprendre et réviser les connaissances relatives aux items du référentiel, au cours de leur DFASM1 et 2.

La DFASM3 est désormais une année d'orientation professionnelle. Pendant cette année, les étudiants sont amenés à réfléchir à leurs choix de spécialités, et doivent s'entraîner à réaliser les examens cliniques objectifs et structurés (ECOS). Ceux-ci viennent sanctionner le volet compétences de leur formation au printemps de cette même année.

Nouvelles épreuves et nouveaux attendus

Le choix de la spécialité ne dépend plus d'un classement aux épreuves nationales mais d'une procédure de matching qui repose sur 3 piliers :

  • les connaissances, évaluées par l'EDN en début de sixième année pour 60% de la note finale
  • les compétences cliniques, évaluées par les ECOS en fin de sixième année pour 30% de la note finale
  • le parcours de l'étudiant pour 10% de la note finale

Les connaissances à maitriser pour l'EDN : Examen Dématérialisé National (ex-ECN)

Une nouvelle hiérarchie des connaissances à maîtriser est divisée en 3 catégories.

  • Les connaissances de rang A ou les connaissances exigibles pour tout médecin. Un minimum de 70% de bonnes réponses aux questions portant sur les connaissances de rang A sera exigé pour tout externe, soit une note de 14/20. Si ce minimum n'est pas atteint, l'étudiant est contraint de repasser l'EDN en janvier (rattrapages).
  • Les connaissances de rang B ou les connaissances exigibles pour les internes en premier semestre du groupe d'une spécialité. Les questions portant sur ces connaissances suivent une pondération différente en fonction de la spécialité souhaitée par l'externe.
  • Les connaissances de rang C ou les connaissances de sur-spécialisation. Ces connaissances ne sont pas évaluées pendant l'EDN. Elles sont enseignées au cours de l'internat.

Les épreuves nationales d'évaluation des connaissances (rang A & B)

Les connaissances exigibles pour le passage à l'internat sont évaluées en début de 6ème année (DFASM3), au mois d'octobre.

Les épreuves ont pris les formes suivantes :

  • 3 épreuves de 3 heures avec chacune 90 à 110 questions sous différents formats (mini-DP, KFP et QI mélangés ; voir ci-dessous)
  • 1 épreuve de LCA de 3 heures avec 2 articles, chacun étant accompagné de 13 à 17 questions

Les épreuves se dérouleront donc sur 4 demi-journées et 3 jours.

La nouvelle docimologie est en vigueur pour les 3 épreuves de 3 heures. Toutes les questions sont ainsi rassemblées sous 3 formats :

  • Les mini-DP (Dossiers Progressifs), composés de 3 à 8 questions
  • Les Key Feature Problems (KFP), DP de 3 questions comportant au minimum 1 QROC et 1 QRP (voir ci-dessous)
  • Les questions isolées (QI)

Les Tests de Concordance de Script (TCS) (Depuis EDN 2024).

Au sein de ces mini-DP, KFP ou à travers les QI, les étudiants sont confrontés à différents types de questions :

  • Questions à Réponse Ouverte et Courte (QROC) qui portent en majorité sur les connaissances de rang A
  • Questions à Choix Multiples (QCM) de plusieurs sortes :
    • Questions à réponse unique (QRU) : l'étudiant doit sélectionner uniquement une réponse parmi les propositions
    • Questions à réponses multiples (QRM) : l'étudiant doit sélectionner une ou plusieurs réponses, l'énoncé ne précise pas le nombre
    • Questions à réponse précisé (QRP) : l'étudiant doit sélectionner un nombre donné de réponses parmi une liste de propositions ("short" ou "long" menu)
  • Zones à pointer

La répartition des points pour les EDN est la suivante : les questions de rang A des 3 épreuves de connaissances de 3 heures ne sont pas pondérées, mais celles de rang B le sont. Par ailleurs, chaque question de LCA est pondérée double (ce qui représente de 26 à 34 questions).

L'épreuve de LCA représente donc désormais un pourcentage variable de la note finale (entre 13 et 21 % environ), en fonction du nombre de questions dans chaque épreuve.

Les Examens Cliniques Objectifs & Structurés (ECOS)

Lors du concours, sont également évaluées et notées les compétences cliniques des externes. L'objectif est de valoriser l'expérience clinique des étudiants. En effet, les stages n'étaient presque pas pris en compte dans l'ancienne version duconcours (ECNi).

Cette valorisation des compétences fait l'objet d'épreuves à part entière au printemps de la 6ème année (DFASM3 ou D4).

La note minimale exigée est de 10/20 pour valider, en sachant qu'il n'y a pas de rattrapage.

Les Examens Clinique Objectifs & Structurés (ECOS) prennent la forme d'ateliers cliniques (des "stations"). Il y a 2 sessions de 5 stations, chacune d'une durée d'environ 8 minutes. Pour chaque mise en situations, les étudiants sont amenés à réagir à partir d'une situation de départ. Contrairement aux épreuves de connaissances dont la correction est informatisée, ces épreuves sont évaluées par deux examinateurs, avec examinateurs par station, donc un extérieur à l'université de l'étudiant.

Ces ECOS "sont destinés à vérifier les compétences acquises par les étudiants et notamment leur capacité à développer un raisonnement clinique et à résoudre des problèmes. Le jury de ces examens est pluridisciplinaire. Les étudiants reçoivent une préparation à ces examens cliniques pendant l’ensemble de la durée du deuxième cycle." (Source : Arrêté du 2 septembre 2020 fixant la réforme des ECNi).

Valorisation du parcours global de l'externe en médecine

Dans l'objectif de valoriser les expériences de l'étudiant en médecine et la construction de son identité de médecin, les curriculum vitae des candidats sont étudiés et sanctionnés. Sont particulièrement scrutés : les expériences professionnelles des étudiants, les stages à l'étranger, les double-diplômes, les masters de recherche, le niveau de langue ou encore les engagements associatifs.

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